Jyvais sur le Web

28.11.06

LIBERTE CHERIE

La liberté des jambes et des mains
Quand ton esprit est arrêté, captif,
Et ne produit que soubresauts rétifs
Remettant joies et refus à demain,

La liberté d’aller et de venir
Courir en rond et s’agiter en vain,
Ou s’essouffler bardé de souvenirs,
Lourds sédatifs et ignobles venins,

Cette liberté-là n’est qu’illusoire.
Qui sommes-nous ? Des robots, des pantins,
Des forts en gueule et faibles en espoir,
La bouche emplie de verbeux baratins.

Ma liberté chérie est une dame
Aux yeux de braise, ignorant les injures.
Son cœur est fier, insoumise dans l’âme,
Sa parole est sucrée comme un fruit mûr.
LE PRISONNIER

Frères humains qui dehors enfermés
Vous croyez libres en actes et paroles
Tout entravés de vos illusions folles,

Chaînes occultes, aux maillons resserrés,
Pensez à nous en ces murs confinés
Où le soleil –ma foi- se fait discret.

Pensez à ceux dont les jours se dissipent
Au nom des lois, insensibles principes,
A mijoter d’insoucieux demains
Sans plus devoir trimer comme Romains.

Pensez à ceux que le jour présent lasse
Et se traînent ainsi, à coup d’hélas,
Se promettant, et à qui les entend,
De vivre mieux quand ils auront le temps.

Regardez-vous, frères, dans le miroir !
Vous attendez la retraite, la pause,
Et le délitement des jours moroses.

Vous confondez songeries et espoir.
Frères humains, la mort viendra trop tôt.
Mais chaque instant est une prairie verte
Si vous gardez vos esprits en alerte,
Et décidez de bien vivre aussitôt.