Jyvais sur le Web

10.8.08

Arman Méliès, chanson ou poésie ?


Découvrez Arman Méliès!



Vous avez bien sûr le droit de trouver ma question-titre complètement idiote : protestez vigoureusement s'il y a lieu !

Voici
maintenant la présentation de son album CASINO sur le Myspace de l'artiste. CASINO c'est bien son dernier album? Non! Il en prépare déjà un autre... (protestez encore pour ce commentaire)

Magicien. Ce n’est nullement un hasard si Arman Méliès s’est choisi, il y a déjà cinq ans, un nom d’artiste en forme de double hommage : Arman, pour l’excentrique peintre et sculpteur contemporain qui cassait des pianos avant de les coller sur des toiles de trois mètres sur quatre ; Méliès, pour le lunaire cinéaste pionnier, inventeur des premiers trucages. Car il y a un peu de tout cela dans les chansons d’Arman Méliès : un goût prononcé pour le fantasmagorique mélancolique et la féérie bizarre, une propension au romantisme étrange, à l’émotion irréelle.

On dit des Beach Boys qu’ils ont jadis inventé les symphonies de poche. C’est sans doute sur ces fondations-là qu’Arman a bâti peu à peu son œuvre, comme un puzzle harmonique aux pièces changeantes et sans cesse renouvelées, un collage de sons et de sens aux volutes aériennes. En deux albums, « Néons blancs et asphaltine » en 2004, puis, l’année d’après, « Les Tortures volontaires », Arman Méliès a imposé sa griffe sonore, à la fois onirique et cinématographique, ses textes aux détours altiers et lyriques, tout en suggestions baroques.

Pas étonnant que des artistes comme Dominique A ou Alain Bashung se soient entichés de ce curieux troubadour aux ardeurs exaltantes. Après avoir enregistré "Ivres" en duo avec l’auteur de « Osez Joséphine » (sur les "Tortures Volontaires") et l'avoir accompagné pour sa dernière tournée en date, Arman vient d’ailleurs d’écrire deux musiques de son prochain album. Décidemment, ces deux-là ne se quittent plus.

C’est fort de ces expériences enrichissantes qu’Arman Méliès propose aujourd’hui son troisième enregistrement studio. Sobrement intitulé « Casino », le disque, réalisé à Bruxelles par le fidèle Antoine Gaillet, renoue avec un format plus « chanson », tout en s’inscrivant dans une continuité artistique : on y retrouve l’univers Méliès, mais enrichi de cordes, cuivres, claviers, et batteries percutantes. Dix titres denses et drus, aux musiques et aux textes étroitement liés, comme un voyage dans l’imaginaire, ou une promenade nocturne sur la grève d’une station balnéaire abandonnée.

Sur la pochette du disque, illustrée comme d’habitude par le graphiste dadaïste Julien Pacaud, on voit des ballons rouges planant au-dessus d’un immeuble au futurisme rectiligne. C’est tout Arman Méliès, ça : un mélange de rêve et de rigueur, de fiction et de réalisme, de modernité et de classicisme. Dans le Casino d’Arman, il y a des tapis verts et des divas nostalgiques, des regrets et des espoirs, des soupirs et des sourires, de l’amour et du hasard. Le jeu de la vie.

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